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XIX
8 décembre 2007

10

Lopez n'est pas là, mais s'il faut lui prendre quelque chose, vous savez, moi je parle pas pour les absents, pi il aime pas trop l'alcool, oui je sais madame, ça n'empêche pas d'en prendre quelquefois, mais bon vous savez, moi je parle pas pour les absents, comment, oui un quir, bien blanc de préférence, fais le toi même parce que Christophe, tu sais, il le fait mal, et je préfère quand c'est toi.
Lopez arrive : donnez moi un Vittel menthe dit-il. Le quir de la grosse dame est arrivé un peu auparavant, verre frais, ( l'on peut voir les gouttes d'eau sur le verre ), suivi peu après d'un vittel menthe et de petits gâteaux apéritifs. Devant moi trois personnes vivent, et j'ai du mal à entendre leur langage, comme si ma langue avait depuis quelque temps fui. Je me suis expatrié dans le pays de l'attente, de l'absence. Cela fera une heure que j'attendais, quand tu me diras, au téléphone, je suis devant le Rex, je t'attends. Une heure, une éternité, dans mes mains, sur ma table, le roman de l'attente. El coronel no tiene quien le escriba. J'ai pour ma part tant de mal à vivre en suspens. Est ce parfum toujours aussi, un embaumement de l'espace. La vieille dame, paiera apparemment plus tard, moi je suis à l'heure de payer - il reste quinze bonnes minutes avant ton arrivée- et d'une humeur généreuse, par exil de la vie peut-être : un euro de pourboire, et, après t'avoir dit au revoir avec les mains, dans un métro où, à cause des gens qui pressaient toujours plus, tu t'étais assis loin de moi, beaucoup trop, un euro à un jeune homme faisant la manche. Pas de lettre pour le colonel.

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